Spectacles
Le joueur d'échecs
Le LucernaireJusqu'au 27 août. Reprise de cet excellent spectacle, à voir sans tarder, avec les lycéens. Le texte de Stefan Zweig est captivant. On en oublierait presque qu'il revit sur cette scène avec un seul acteur. Il est riche ce texte, par sa forme, avec des rebondissements, des histoires dans l'histoire, et un vocabulaire élégant.
C'est une des dernières nouvelles de ce grand auteur autrichien, écrite au Brésil, où Zweig s'était exilé avec sa seconde épouse pour fuir le nazisme. Tous deux mettront fin à leurs jours quelques mois plus tard.
Ce texte nous touche aujourd'hui car il évoque sans détours les ravages causés par l'addiction au jeu. Il montre l'agitation mentale qui en résulte, la difficulté de faire alors la part entre folie et réalité. Il est aussi question de la torture de l'isolement complet, auquel sont encore soumis de nombreux prisonniers.
André Salzet joue ici tous les personnages. C'est remarquable. Il campe avec autant d'aisance un élégant viennois qu'un écossais enrichi, ou encore un champion d'échecs prétentieux.
Il restitue tout le mystère de cet homme qui devient le personnage principal de cette fiction, on sent sa fragilité et le fait qu'il peut sombrer dans la folie...
Durée 1h10.
Texte de Stefan Zweig.
Mise en scène Yves Kerboul.
Avec André Salzet.